Historique
Les tribulations d’une dynastie :
les REMOR
Venus d’Italie du nord et destinés à être forgerons,
ils ont ouverts des glaciers dans les plus grandes villes de Suisse!
Pour suivre l’aventure des remor ouvrons l’album familial. Tout commence à la fin du 19ème siècle dans une petite vallée perdue au pied des dolomites, au nord de l’italie. La famille remor vivait dans le petit village de forno di zoldo où le père, valentino, officiait comme forgeron.
Bortolo, Peppino et Giorgio, trois des quatre garçons de la famille quittent leur village natal pour se former à vienne, puis créent le premier glacier Remor à Hambourg.
Ils fuient l’Allemagne en 1917 presque chassés à coups de pierres lorsque l’Italie changera de camp pour s’allier à la France. Santo, l’aîné, après un passage à st gall, retourne en Italie à Vicenza où il ouvrira un glacier ainsi qu’une fabrique de pâtes de noisettes dont la recette brevetée est encore utilisée aujourd’hui pour les glaces Remor ! Peppino ouvre en 1919 un premier glacier à Genève sur la place des eaux-vives (aujourd’hui le Sanremo) puis un deuxième en 1921 sur la place cirque, qu’il baptisa “le salon des glaces américaines ». Un nom dû au nouveau système de congélation venu des Etats-Unis – une révolution à l’époque – remplaçant le procédé standard de la sorbetière à bain de saumure et glace pilée.
En 1933, “le salon des glaces américaines“ deviendra le “café-glacier Remor“. Giorgio reprendra le glacier de la place du cirque en 1931, Bortolo s’installera à Zurich et Lucerne. Pappino lui, continue à développer de nouveaux établissements à Genève, comme “la clémence“ au bourg du four, “le splendid“ actuellement connu sous le nom de “Britania pub“, en face de notre-dame à la gare, et “le potinière“ au jardin anglais. Ce dynamique et jeune entrepreneur apprécie la vie et la gente féminine et sa réputation le précède. Toujours en mouvement, il crée une affaire après l’autre sans répit. Il remettra le café de Plainpalais à son frère Bortolo, qui le cède à son tour en 1931 à Giorgio, le grand père d’antoine Remor (actuel gestionnaire). Peppino continuera l’expansion des glaciers Remor en suisse et à l’étranger ! Le nom Remor s’impose de la croisette à cannes jusqu’à Boston aux Etats-Unis.
Lise Taylor, Canne |
GIORGIO REMOR,
UNE FIGURE EMBLÉMATIQUE À GENÈVE
Toujours tiré à quatre épingles, Giorgio se déplace exclusivement en vélosolex entre ses deux établissements des Eaux-vives et Plainpalais pour y livrer ses glaces. Esthète et amoureux de sa ville, il avait à coeur l’embellissement de Genève et caressait le projet d’une fontaine monumentale pour la place du cirque; ainsi chacun pouvait admirer au café la maquette qu’il en avait conçue. Giorgio gérais prudemment ses affaires et enseigna à son fils Georges-Felix l’amour du métier. Pour ce dernier, il était très naturel de reprendre le flambeau car très jeune déjà, après l’école, il contribuait à la fabrication des glaces ou perché sur un tabouret devant la cuisinière à gaz, tournait et surveillais le chocolat fondu… c’est donc tout naturellement après sa maturité commerciale, qu’il suivit avec succès les cours de l’école hôtelière du vieux-bois et que dès 1958 s’associe à ses parents jusqu’à leur disparition. Il gère alors les deux établissements, à la place du cirque et aux eaux vives et en 1978 Georges-Felix décide de concentrer ses efforts et son activité sur le café-glacier de la place du cirque exclusivement et de consacrer plus de temps à sa passion : la peinture.
Georges-Felix introduira les célèbres sorbets aux fruits frais, avec des millésimes comme le cassis – dont une variété rare « le noir de bourgogne » – lui est toujours réservée à l’école d’horticulture de Lullier. On lui doit le fameux sorbet – très corsé – au chocolat noir (qu’il dut presque consommer seul les premières saisons) et qui désormais est un des fleurons incontournables de l’établissement. Sans oublier, la célèbre formule des 3 salades, qui continue à régaler le public ! En effet, selon son inspiration du jour et des produits du marché, Georges-Felix harmonise la variété des plats. Il emmène sa clientèle dans des voyages gustatifs et propose une nourriture légère et saine. Cet artiste peintre se joue des couleurs de la nature tant dans l’assiette que sur les toiles. Jeune, on le croisait déjà avec son chevalet dans les rues de la vieille ville; quand il prendra domicile à Pressinge avec sa femme Janine et son fils Antoine, ce sont les collines, les champs et les vieux chênes centenaires de la région qui l’inspirent et qui se retrouvent parfois exposés sur le mur du café Remor. Tous les deux mois, il invite un artiste de la région à exposer. La créativité est à l’honneur chez les Remor – hier comme aujourd’hui !
Giorgio et Georges-Felix Remor –
célébrant le 50ème anniversaire du café glacier Remor de Plainpalais
George Remor (1953) – la peinture fait partie de la vie du Cafe Remor |
ANTOINE REMOR |
LA TRADITION
REVISITÉE
Antoine est le fils unique et descendant de la dynastie Remor. Après sa formation d’architecte, il décide de ne pas laisser disparaitre les café glaciers Remor et quitte alors sa planche à dessin pour suivre comme son père Georges-Felix Remor, les cours de l’école hôtelière du vieux-bois. Dès 2001, il reprends le flambeau familial. Avec son arrivée, il insuffle une énergie et une nouvelle clientèle vient se mêler aux habitués. Il prends soin cependant de préserver les acquis du passé et le charme rétro du café. Sa formation technique lui permet de mettre sa créativité à l’épreuve, ainsi il transforme un ancien piano en pâtissière, le frigo de Giorgio en cave à vin et effectue de nombreuses transformations essentielles à l’essor du café glacier Remor qui désormais a pris des allures de brasserie ! On y mange à toute heure et il perpétue la tradition culinaires avec les célèbres recettes héritées de ses aïeux mais y développe d’autres senteurs, de nouveaux parfums de glaces et sorbets tels que : safran, gingembre, sureau, courge orange, suivant le rythme des saisons. Il développe les plats du jours et suit les tendances et attentes du public avec des plats végétariens, sans gluten mais d’une grande créativité !
Un espace d’échange et créativité : il n’hésite pas à installer projecteur et écran géant afin de retransmettre les événements incontournables tant sportifs que culturels. Antoine s’engage et soutien diverses expressions et initiatives sociaux éducatives et culturelles. On assiste alors à des soirée dansantes, la journée des signes pour sensibiliser le public aux réalités de personnes malentendantes et muettes – le service se fait accompagné de personnes ‘traduisants’ le langage des signes. Dans les arts, les expositions de peinture gérées par son père, sont toujours à l’agenda. Antoine est plus sensible à la photographie et au 7ème art. Il soutien la scène locale des réalisatrices/eurs en organisant des café-ciné pour promouvoir le cinéma d’auteur avec des soirées courts métrages. Accompagné d’amis galeristes et artistes, il organise divers événements qui vont amener les habitués du lieu à s’ouvrir à d’autres univers. Enjoué mais réservé, Antoine Remor aime rester dans les coulisses de la scène du café Remor même si c’est à lui que l’on doit, l’atmosphère pétillante qui y règne.